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Tunisie – Transport aérien :Le plan de redressement de Tunisair

Le plan de redressement de la compagnie battant pavillon national a été approuvé par le gouvernement. Il était temps car Tunisair avait besoin d’être sauvée surtout après les pertes de ces trois dernières années.

Un PV a été signé engageant le syndicat, Tunisair, la CNSS ainsi que les ministères de l’Economie et des Finances, du Commerce et de l’Industrie.

Un CIM tenu aujourd’hui a décidé de dégager des fonds de :

- 30 MDT pour financer le plan social en 2014 et autres 20 MDT pour 2015 ;
- la participation du personnel dans le capital
- l’engagement d’un cabinet spécialisé pour étudier une stratégie commerciale et mettre en place un nouvel organigramme ;
- la couverture des dettes de l’OACA par l’Etat et enfin du rééchelonnement des crédits pour 2015.

Pour rappel, à son arrivée à la tête de la Tunisair en février 2012, Rabah Jérad , PDG aujourd’hui démissionnaire, avait une mission principale : son sauvetage. Force est de constater que cet objectif n’est pas été atteint à ce jour. Selon certaines sources, M. Jérad avait préparé tout seul, en ignorant les compétences de la compagnie, un document intitulé « Plan de Redressement »: il s’agit en réalité d’une stratégie basée sur des chiffres ou bien erronés ou invérifiables. C’est ce qui expliquerait que nombre de points aient été revus aujourd’hui lors du CIM.

Car les études précédentes pour le redressement ont été calquées sur les plans de redressement des entreprises publiques du temps où l’économie nationale pouvait les supporter. En effet, le « plan de redressement » préparé par le PDG, avait ignoré les difficultés du pays et s’articulait autour de deux axes:

Actions du gouvernement qui consiste en :

- l’effacement de la dette de Tunisair auprès de l’OACA, c’est ce qui fut fait,
- le financement du plan du départ à la retraite anticipée de plus de 1.700 agents (plus de 20% de l’effectif pour des économies de l’ordre de 6% de la masse salariale!),
- le financement de la plupart des acquisitions par l’Etat,
- le rééchelonnement des dettes contractées par Tunisair auprès de la SNDP (achat carburant),
- la protection du monopole de Tunisair en Tunisie aux dépens de la qualité des prestations ainsi que le maintien du monopole de l’assistance au sol en dépit des vols endémiques des bagages,
- le gel des recrutements sauf pour certains corps de métiers,
- la négociation avec les partenaires sociaux des conditions des départs anticipés à la retraites,
- la maîtrise des dépense et la réduction des coûts,
- l’amélioration de la qualité des services.

Entre temps, et en dépit de la situation de la compagnie, l’Etat a continué à garantir les financements de l’acquisition des 2 ou 3 avions reçus depuis l’arrivée de M. Jérad.

Sur le terrain, le PDG a agit dans un sens complètement opposé à ce qu’il a annoncé:

- Il a mis un organigramme dit de transition, digne de l’armée mexicaine, ce qui a permis une pléthore de nominations.
- Il a rajouté des vols sur des destinations ultra déficitaires (celui de Médine, alors que les vols sur l’Arabie saoudite ne couvrent même pas les frais variables).
- Il a organisé des réunions fleuves quasi quotidiennes où une cinquantaine de dirigeants de la compagnie se réunissent pour palabrer de tout et de n’importe quoi et où aucune décision n’est prise et où il demande toujours d’approfondir les études. A titre d’exemple, le vol de Dubaï est une hémorragie financière pour Tunisair, en dépit des chiffres et des résultats des études complémentaires demandés par Jérad depuis 1 an, et qui le confirment, celui-ci ne s’est pas encore résigné à prendre la décision qui s’impose.
-Ceux qui assistaient aux comités directeurs ont souvent l’impression de tourner en rond et qu’aucune décision sérieuse n’est prise alors qu’il y a péril en la demeure.

Finalement, et à chaque fois où ses plans sont contrariés par la tutelle où le gouvernement, M. Jérad inciterait le personnel à réagir en organisant des fuites vers les médias prétendant que « l’Etat est en train de laisser tomber TUNISAIR » ou en publiant des circulaires au personnel pour dire qu’il attend l’accord de l’Etat pour leur octroyer certaines faveurs.

Grâce à l’adoption aujourd’hui du Plan de redressement, personne ne peut plus spéculer sur l’avenir de Tunisair y compris son propre PDG.

Transport aérien :Le plan de redressement de Tunisair
Tag(s) : #Transport
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